Shaun of the Dead vs Zombieland

Nous nous intéressons aujourd'hui au film de zombies, sous genre du cinéma d'horreur qui a fait bien du chemin depuis "La nuit des morts-vivants" de George A. Romero sorti en 1968.
Le succès des zombies dans la culture populaire ( que ce soit le cinéma, la télévision ou le roman graphique ) ne se dément pas et a donné lieu à un sous-sous genre qui est celui du film de zombies comique.
Nous allons confronter les deux films les plus emblématiques de cette sous-catégorie, qui abordent néanmoins la thématique avec une approche très différente.

Shaun of the Dead de Edgar Wright


Réalisé en 2004 par un réalisateur encore méconnu, et porté par un duo d'acteurs ( Simon Pegg et Nick Frost ) qui l'était tout autant, Shaun of the Dead est le premier épisode de la Blood and Ice Cream Trilogy ( qui sera complétée en 2007 par Hot Fuzz et en 2013 par le Dernier pub avant la fin du monde ). Avec un budget limité et sans aucune tête d'affiche ( hormis le caméo de Bill Nighy ), Shaun of The Dead aura pourtant un impact majeur sur l'année cinématographique 2004, et figurera dans la liste des 20 films préférés de Quentin Tarantino réalisés après l'année 1992.
Je n'ai vu Shaun of the Dead, que plusieurs années après sa sortie au cinéma. Pour être honnête, j'avais été quelque peu déçu par le premier visionnage, suite aux critiques dithyrambiques que j'avais lues à son sujet. Habitué aux superproductions américaines, j'avais trouvé les scènes d'action molles et manquant de dynamisme, sans cesse entrecoupées par des blagues qui cassaient le rythme. L'ayant revu récemment, j'ai pu l'apprécier à sa juste valeur, c'est-à-dire comme une comédie indépendante, décalée et absurde.

Bienvenue à Zombieland de Ruben Fleischer

Avec un budget de 24 millions de dollars, Zombieland joue dans une toute autre cour que le film d'Edgar Wright. Ce qui aboutit notamment dans la magistrale scène d'introduction à un montage beaucoup plus dynamique haché, proche d'un clip vidéo. S'ajoute à cela l'excellente idée des règles de survie, permettant de tendre de petites perches narratives ( certes un peu artificielles ) tout au long du film.
Le parcours du protagoniste principal, un jeune homme un peu loser incarné par Jesse Eisenberg, est quant à lui beaucoup plus classique. Il suit le parcours habituel du héros comme décrit par Joseph Campbell, à savoir subir une série d'épreuves ( épaulé par un mentor, ici joué par Woody Harrelson ) qui lui permettront de s'afffirmer et de séduire le personnage féminin principal ( jouéee par Emma Stone ).
L'intérêt de Zombieland ne réside donc pas dans son histoire ( on aurait pu s'en douter ), mais dans sa façon très pop de réaliser un film de zombies sous la forme d'un buddy movie.

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