
Wonder Woman pour rassembler une équipe de super-héros ( avec Aquaman, Flash et Cyborg ) afin de lutter contre la menace extra-terrestre représentée par Steppenwolf et ses parademons.
Les impressions de Mutur
Dans une année cinématographique surchargée de films de super-héros, Justice League représente le nouvel effort de Warner Bros afin de lancer la machine DC sur les rails du succès déjà connu par Marvel.
Si l'alchimie entre les personnages permet de sauver la seconde partie du film, j'ai eu la sensation qu'on frôlait le désastre lors de la première moitié du long-métrage, juxtaposition de scènes qui sautent d'un personnage à l'autre, sans un script suffisamment solide pour lier le tout.
Les points forts :
- Flash : le comic relief du groupe. Il est aussi le seul protagoniste à présenter une véritable évolution, passant du statut de geek solitaire un peu lâche à celui de super-héros. Ezra Miller est convaincant.
- Gal Gadot reste solide dans le rôle de Wonder Woman. Il faut dire qu'il s'agit du seul personnage ( avec Superman ) ayant bénéficie d'un film stand-alone.
- Même si cela reste anecdotique, l'affiche officielle du film, aux couleurs vives et contrastées, est très réussie.
Les points faibles :
- Un script extrêmement classique, avec des dialogues qui ne sortent pas du lot. Le film souffre de la comparaison avec le premier Avengers qui, même si le script est très conventionnel, parvient à véhiculer un véritable souffle épique. La série animée Justice League est presque mieux écrite.
- Des effets spéciaux décevants pour un film doté d'un budget de 300 million de dollars. Au-delà des critiques habituelles qui sont faites sur le magma numérique que représentent les 3ème actes des films DC, on déplore également l'absence de réelle originalité dans les scènes d'action. Il manque aux films DC une patte distinctive ( contrairement aux choréographies très dynamiques par exemple des films Captain America ).
- Un méchant ( Steppenwolf ) complètement stéréotypé et dénué de personnalité.
- Ben Affleck ne confirme pas la bonne impression qu'il avait donnée dans Batman V Superman. Ici, il paraît s'ennuyer et montre un jeu complètement monolithique et dénué de nuances.
- Le look de Cyborg
- Les apparitions caméo de Mera, Alfred, Gordon, qui font presque office de figurants. Il s'agit uniquement de teaser leurs rôles pour les films futurs.
Le mutur score : 5/10
Le point de vue de
Gibbonsking
Ces dernières
années ont vu l’émergence d'une nouvelle offre cinématographique : les univers
étendus. Si cette pratique s'est aussi bien installée à Hollywood, c'est parce
qu'elle est avant tout très lucrative. Marvel ayant été le pionnier dans ce
domaine, c'est avec une réelle envie de se tailler une belle part du gâteau que
la franchise DC s'est lancée à son tour.
A l'heure de la sortie en salle de "Justice
League", on peut déjà faire un petit bilan du "DCEU".
Force est de constater que ce bilan est mitigé. Le principal
problème de la franchise est selon moi le syndrome du complexe Marvel. On sent
que le DCEU est partagé entre une envie de proposer des histoires originales
mises en scène par des réalisateurs à fort caractère et voulant faire passer des
thèmes et des messages qui leur sont chers (Zack Snyder) et des réalisateurs
plus consensuels, qui n'ont pas les privilèges d'un Snyder ou d'un Nolan auprès
des studios et qui donc se voient imposer des cahiers des charges assez strictes
ou des montages finaux dirigés par les départements marketing. A chaque film
prenant des risques, si le succès commercial n'est pas au rendez-vous, les
producteurs s'empressent de vouloir coller au moule Marvel car ils pensent ( à
juste titre) que cela rapporte sans prendre de risque. Résultat des courses, on
retrouve des films aux qualités en dents de scie.
Je voudrais préciser néanmoins que je ne considère pas que les
films de "producteurs" sont obligatoirement de mauvais
films. Le but premier de ces films est le divertissement. Un film comme
"Thor Ragnarok" par exemple, ne vise que le divertissement et réussi
très bien. On garde du plaisir à le regarder. Est-ce qu'il nous marquera pour
autant ? Pas sûr.
Le DCEU a commencé avec "Man of Steel" qui souffrait
de quelques faiblesses, (notamment le manque d'empathie crée pour superman,
sans doute l'effet "personnage-fonction de Nolan) mais qui gardait des
qualités indiscutables (les visuels de Zack Snyder).
Ensuite est venu le fameux "Batman Vs Superman" qui a fait couler beaucoup
d'encre tant il a divisé. Souffrant de cuts trop nombreux, la version
director's cut permet à ce récit quasi-mythologique de déployer toute son
ampleur. Personnellement j'aime beaucoup "BVS". Même si il est vrai
qu'il ne soit pas excusable de sortir un film incomplet au cinéma.
Après le semi-échec critique de "BVS", les
producteurs ont clairement reçu un coup de pied aux fesses des actionnaires :
"trop sombre, pas assez d'humour, prise de tête". Ce recadrage en
bonne et due forme est donc venu impacter lourdement le nouveau projet du DCU
alors en cours : "Suicide Squad". A l'origine il était prévu sombre et malsain
(via le personnage du Joker), brouillant la frontière du bien et du mal. Le
projet s'est vu injecter des doses d'humour forcée, un montage haché, une
colorimétrie et une bande son modifiées pour être plus "fun". S'en est suivi le résultat que l'on connait.
Puis est venu "Wonder Woman" qui, bien que je le
placerais dans la catégorie "moulé", parvient quand même à être
divertissant tout en restant subtil, la réalisation elle même y est
irréprochable. Le film a surtout servi à révéler son actrice principale.
Nous arrivons
maintenant à "Justice League" qui est le fruit de la
contradiction "DCEU". Il faut savoir qu'au début de la phase de
post-production, le décès de la fille de Zack Synder l'obligea à quitter son
poste qu'il confia à Joss Whedon, en qui il avait confiance pour terminer le
film. Il y a donc les deux aspects du "DCEU" dans le même film
représenté par ses deux réalisateurs talentueux mais aux visions presque
contradictoires. On arrive clairement dans le film à distinguer une cassure
aussi bien dans le fond et la forme à partir des deux premières heures.
Zack
Snyder est un réalisateur attaché aux thèmes de la déité, du sacrifice, du lien
entre l'homme et le sacré. C'est ainsi qu'il voit les super-héros, et c'est
ainsi qu'il base sa narration. Dans les films de Synder, régulièrement les
personnages devront sacrifier ou perdre quelque chose s'ils veulent avancer. Leur
innocence dans "Man of Steel", leur statut divin dans
"BVS", leur humanité et leur
vie (batman principalement qui n'hésite pas à exhumer des cadavres et est pret
à se sacrifier) dans Justice League.
De l'autre coté Joss Whedon, lui, veut
divertir avant tout. En bon fan qui se respecte, il connait parfaitement ses
personnages et excelle à les faire interagir entre eux. Ce qui donne des films
très dynamiques et maniant également bien l'humour (presque étranger à Snyder).
La dernière heure de "Justice League" est symptomatique des
"reshoot" de Whedon. On insère des scènes de comédie pour sauver 4
civils au milieu du climax ( Whedon style), là où Snyder abat vingt
amazones à la minute en introduction. Le film au total reste très divertissant
(donc réussi), mais souffre de cette cohabitation des styles qui grève sa
cohérence. On regrettera également le manque de développement de certains
personnages (principalement ceux qui n’nt pas eu de film dédié : aquaman, cyborg
et flash) qui nous empêche d’avoir de l’empathie pour eux. (On arrive néamoins
à s’identifier à flash car son personnage incarne le spectateur cible su film,
jeune homme entre 16 et 30 ans.) On
regrettera également le désamorçage total de la tension dramatique à l’arrivée
de superman au cours du climax, l’effet « deux patates et puis s’en va ».
Au total, le film est donc divertissant avec quelques scènes assez réussies
(celles de Snyder : (amazones + le retour de superman) plus que celles de whedon (finale et égouts),
des personnages inégalement traités ( Gal Gadot splendide et rafraichissante à
chaque apparition, Ezra Miller dynamique, amusant sans être ridicule ou énervant,
Ben Affleck toujours approprié mais dans un jeu un peu fainéant.)
Gibbon score : 14/20 « Un film divertissant mais souffrant de
problèmes de cohérence qui l’empêchent de dépasser son modèle de chez
Marvel »
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