The Witcher : plus Game of Thrones ou Xena la Guerrière ?

/!\ Spoilers Alert /!\

Après la fin de Game of Thrones, le trône de la série contemporaine la plus populaire est à nouveau vacant. Ainsi, pour tenter de garder le trône, HBO a conçu Watchmen, tandis que ses rivaux Disney et Amazon ont (ou vont) accoucher des séries Mandalorian et Seigneur des Anneaux. Quant au géant Netflix, il n'est pas en reste puisqu'il vient de sortir The Witcher, adapté de la série de romans du même nom qui a donné une trilogie vidéoludique particulièrement populaire dans la communauté.

Synopsis : Dans un univers fictif peuplé de créatures issus du folklore polonais, on suit les aventures de Geralt de Rivia, un chasseur de monstres solitaires.

Les choses commencent bien mal puisque le premier épisode de la série est l'exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire sur un pilote : 

- une caractérisation brouillonne des personnages, des motivations floues et bâclées (Geralt rencontre un mage A qui lui demande de tuer un personnage B, et le personnage B lui demande la même chose 5 min plus tard). La structure est digne de la plus médiocre des quêtes secondaires de RPG.

- une exposition ultra-lourde, avec un scénario qui essaie de nous faire gober tous les enjeux géo-politiques d'un univers vaste et complexe en moins d'une demi-heure, ce qui a pour effet de perdre ou d'ennuyer le spectateur.

- une scène de bataille générique, où deux armées anonymes se jettent l'une sur l'autre sans aucune notion de tactique militaire. Le souffle épique qui aurait pu être généré est complètement balayé par l'absence de build-up, et une indifférence vis-à-vis des personnages qui vivent la scène et qu'on ne connaît que depuis 5 minutes. Ainsi, la mort dramatique d'un personnage qui se révèlera plus tard être asssez attachant passe complètement inaperçue.

- le jeu quelque peu monolithique de Henry Cavill qui, s'il est loin d'être mauvais et acharismatique, ne parvient pas à montrer Geralt comme un personnage nuancé.
- Une mise en scène et une cinématographique pas si léchés que ça au vu du budget important de la saison.

Heureusement, les choses commencent à s'arranger à partir du troisième épisode. La série commence à assumer son versant épouvante/dark fantasy, l'épisode prend le temps de développer une intrigue à la fois intéressante et haletante. On se demande pourquoi la série n'a pas débuté ainsi (comme le jeu vidéo Witcher 2 : Assassins of Kings) avec un arc narratif simple, qui pose son ambiance singulière, avant de dévoiler par la suite la complexité de son contexte socio-politique.

Le personnage de Yennefer est le plus attachant et aussi celui qui évolue le plus. Anya Chalotra n'a pas le physique ni la maturité de la Yennefer des jeux vidéo, mais elle s'en sort très bien dans le rôle d'une femme qui s'émancipe de son carcan initial avant de découvrir tout son potentiel caché et de devenir toute-puissante.

Arrivé à la fin de la saison, j'ai été complètement accroché à son univers et ayant hâte de découvrir la saison 2 déjà commandée par Netflix.

Muturscore : 7/10 "The Witcher vaut la peine d'être vue si vous parvenez à survivre aux deux premiers épisodes à la médiocrité incompréhensible. Imparfaite mais éminemment attachante, la série adaptée des romans d'Andrzej Sapkowski nous donne rudement envie de découvrir le reste de son univers et la suite des aventures de ses personnages."