Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese : l'Etre et le Paraître ?

Synopsis : Le film est tiré de l'histoire vraie de Jordan Belfort, un trader new-yorkais qui a fait fortune dans la finance durant les années 90 grâce à des procédés plus que douteux...

En réalité, le long métrage s'attarde davantage sur les frasques et les extravagances de ce jeune loup de la finance, et on voit se succéder les scènes de drogue, de prostituées, et de dérivés du mot f**k, et le plus souvent avec tout cela en même temps.
Dans l'excès, Le Loup de Wall Street l'est assurément pendant toutes les 180 minutes du film. Mais si cela aurait pu rapidement verser dans le mauvais goût, la répétitivité voire la nausée, le réalisateur déjoue habilement tous ces pièges grâce à une mise en scène débordant d'inventivité, qui sous-tend le parcours du personnage principal ô combien classique mais efficace (l'ascension rapide, la décadence puis la chute). La réussite du film réside dans le fait que les débordements de la mise en scène et des dialogues sont parfaitement en accord avec le thème abordé (l'enivrement de l'enrichissement rapide)

Parmi les points forts, on citera:
- la performance hallucinée de Leonardo Dicaprio, complètement habité par le rôle. Les seconds rôles sont tous très compétents, et la brigade de losers qui l'accompagne compte des personnages tous plus barrés les uns que les autres.
- l'humour omniprésent, et des dialogues taillés au ciseau.
- la mise en scène de Scorsese, qui loin de se reposer sur ses acquis, n'hésite pas à aller très loin dans ce que lui permettent les nouvelles technologies (avec notamment les longs travellings dont il est friand, et des plans de caméra et des effets de mise au point complètement déments).
- le montage et des transitions si léchées qu'elles relèvent presque du miracle.
- la musique ultra-rythmée qui sied parfaitement à l'action.

Certaines critiques ont pointé du doigt que le film glorifiait quelque peu des personnages amoraux, aux actions plus que répréhensibles, sans jamais s'attarder sur les conséquences. Les précédents films de gangster du réalisateur ont pu susciter les mêmes réserves (d'autant plus que le sort final réservé au personnage de Di Caprio est nettement moins cruel qu'il n'a pu l'être pour ceux incarnés par Joe Pesci dans Casino ou les Affranchis).


Muturscore : 9/10. "Le meilleur film de Martin Scorsese de ces dernières années, ce qui n'est pas un maigre compliment au vu des chefs-d'oeuvre que compte la filmographie du maître. Pas d'oscar cette fois-ci mais on s'en fiche : le film restera dans les mémoires."

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