Solo : a Star Wars Story de Ron Howard : un spin-off opportuniste ?

Le deuxième "Star Wars Story" après Rogue One, Solo a souffert d'une genèse mouvementée, avec le remplacement au pied levé de Phil Lord et Christopher Miller (les auteurs du génial Lego Movie) par l'expérimenté Ron Howard, et ce en raison de différends artistiques avec la productrice toute-puissante Kathleen Kennedy.

Autant le dire tout de suite, Solo est très décevant.

Mais pouvait-il en être autrement ?

La nature même du projet s'attache à démythifier tous les éléments du personnage (la rencontre avec Chewie et, comment il obtient son blaster et le Faucon Millenium) de Han Solo qui auraient mieux fait de rester tels quels dans l'imaginaire du spectateur. Le film use et abuse du fan service, au point que le long-métrage se définit presque uniquement grâce aux références qu'il cite tout au long de ses 2h15.
Mais si les fans pourront tolérer ce point, il est en revanche plus difficile de justifier une mise en scène globalement peu imaginative (la scène de fuite du trou gravitationnel semble tout droit calquée sur celle du Star Trek de J.J.Abrams), des rebondissements prévisibles et sans impact, une photographie étonnamment sombre (et je n'imagine même pas comment ce doit être en 3D), et un humour plat et parfois maladroit qui peine à nous faire décrocher un sourire. Si Phil Lord et Chris Miller étaient restés à bord, peut-être seraient-ils allés trop loin dans la déconstruction du personnage et de l'univers (et c'est ce que devait craindre Kathleen Kennedy qui tient avant tout à la cohérence de la saga), mais au moins aurait-on eu droit à des situations décalées et drôles.

Alors, bien évidemment, tout n'est pas à jeter dans ce film. On peut citer notamment la scène du braquage du monorail qui est vertigineuse et haletante. Les acteurs ont un certain charme et font de leur mieux pour s'impréger de leurs personnages. Le personnage de L3 parvient à apporter une certaine originalité à la galerie de droïdes de la saga. Mais ces maigres consolations sont bien trop justes pour rattraper des défauts qui sont simplement trop flagrants.

Muturscore : 4.5/10 "Si Rogue One n'apportait pas grand chose à l'histoire de Star Wars de par son scénario forcément prévisible, au moins parvenait-il à compenser grâce à un héroïsme désespéré qui détonnait de l'atmosphère bon enfant de la saga.Ce n'est pas le cas de Solo qui est une expérience cinématographique fade et oubliable."

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